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FACULTÉ DE MÉDECINE D'ORAN CENTRE HOSPITALO-UNIVERSITAIRE  SERVICE DE MÉDECINE LÉGALE

L’AUTOPSIE MEDICO LEGALE

28 Juin 2013 , Rédigé par Med Leg CHUOran Publié dans #médecine légale thanatologique

I-INTRODUCTION :

Définition :

L’autopsie par définition littéraire est l’inspection ; examen attentif que l’on fait soi-même.

Au terme de médecine : autopsie cadavérique, examen et dissection de toutes les parties d’un cadavre en vue de déterminer la cause de la mort.

(ETYMOLOGIE : termes grecs signifiant même et vue : vue par soi-même).

L’autopsie médicolégale (ou judiciaire) se différencie de l’autopsie médico-scientifique, pratiquée en milieux hospitalier non seulement en raison des éventuelles implications judiciaires ; mais également sur le plan des techniques régulièrement utilisées.

Elle inclut l’acte technique macroscopique et microscopique ; mais également tous qui peut l’environner, c'est-à-dire l’examen des vêtements ; l’étude radiologique ; l’étude toxicologique…

De la même manière l’étude de( la scène de crime ) ;effectuée conjointement par les services de police , les laboratoires de police technique et scientifique, et le médecin légiste.

OBJECTIFS :

Elle se pratique à la demande du magistrat (procureur ou juge d’instruction) ; la famille ne peut s’y opposer, le corps du défunt devenant temporairement une pièce de conviction mise à la disposition de la justice.

Elle a pour intérêt :

-la détermination de la cause du décès ;

-l’étude des délais post mortem ;

-le recueil éventuel des éléments d’identification du défunt ;

-la découverte, l’identification et le prélèvement des microtraces utiles à l’enquête judiciaire ;

-le recueil des liquides biologiques pour étude toxicologiques,

-la distinction entre mort naturelle et mort violente,

-l’établissement d’un rapport médico légal destiné au magistrat.

 

II/NOTION DE BASE ET PRINCIPES GENERAUX :

1—Précaution à adopter :

On estime indispensable l’utilisation des deux paires de gants chirurgicaux ;cette protection s’avère la plus efficace , tout en préservant la sensibilité tactile épicritique nécessaire à la pratique.

Il est également nécessaire de se méfier des projections des liquides biologiques lors de la manipulation du corps sur table.

2—La salle d’autopsie et locaux annexes :

Une salle d’autopsie doit être adjacente à la morgue ;et plus spécialement en communication directe avec la salle des réfrigérateurs .

3—Préparation du matériel pour l’autopsie et pour les examens de laboratoire :

La trousse d’autopsie doit comporter les instruments suivants :

  • Un couteau robuste à manche et lame courte,
  • Un couteau à lame plus longue et mince,
  • Un bistouri scalpel,
  • Deux à quatre pinces de compression (kocher)
  • Un pince à dissection
  • Un costotome robuste
  • Une scie à main pour les os du crane
  • Une paire de ciseaux droits et courbes si possible
  • Une rugine droite

III/APPROCHE MEDICOLEGALE :

L’approche médicolégale diffère de l’autopsie médicale , non seulement en raison des divers actes précédèment mentionnés mais aussi par son investigation plus étendue , orientée également vers :

-l’étude des lieux

-l’examen des vêtements

-l’étude radiologique(en balistique, en incendie ….)

-la recherche toxicologique

-certaines particularités techniques comme les grandes incisions ou le grand décollement cutané à la recherche des lésions traumatiques sous cutanées ; par fois non visible à l’examen externe des téguments.

---chaque autopsie se décompose en trois temps essentiels :

L’examen externe du cadavre.

L’autopsie proprement dite.

La préparation du matériel pour l’examen de laboratoire.

L’EXAMEN EXTERNE DU CADAVRE :

Ce temps ne doit pas être négligé.il représente à lui seul une partie très importante de l’autopsie ;

Cet examen est aussi important que l’étude des organes et des viscères .

L’explication des causes de la mort naturelle ,suite de maladie à déterminer se trouvera plutôt dans l’examen intérieur du cadavre : lésions anatomiques macroscopiques et microscopiques du cœur , des reins ,des poumons ,du cerveau, etc… dans la mort provoquée par un crime , un accident , un attentat quelconque à la vie ,c’est l’examen externe du corps qui donnera le plus souvent la « présomption d’origine » que les constatations internes vérifieront.

Même dans les empoisonnements, dans les intoxications, l’examen des téguments, de la bouche , donne habituellement des indications utiles.

On relèvera :

  1. La position du corps :

Elle est parfois révélatrice , et ceci surtout quand le médecin est appelé sur les lieux mêmes du crime .

  1. L’état des lieux :

Cet examen des lieux nécessite un luxe de précaution afin d’éviter

-de contaminer par l’apport d’empreinte digitales ou d’empreintes génétiques supplémentaires

-de dégrader les éventuels indices et microtraces utiles

3) L’état des vêtements :

Les déchirures du costume, les effractions possibles par projectile qu’on trouvera par fois dans une doublure ou un repli.

Puis on dévêtira le cadavre ; le détail du costume devra être inscrit dans le protocole d’autopsie.

 

 

1-La description du cadavre doit comporter :

 

--La taille et le poids, l'état de nutrition, la couleur de la peau ainsi que tout signe particulier : Ulcération, cicatrice, tatouage, amputation, malformation.

 

--Les signes cadavériques et leurs caractéristiques : lividités, rigidité cadavérique en terme de topographie , d'intensité de couleur et de réversibilité, putréfaction, modifications entraînées par les conditions d'environnement .

La description si nécessaire de toute tâche ou autre trace visibles sur la surface du cadavre (fèces, poils, sang ou tout autre liquide biologique, etc....) , et une nouvelle inspection du corps après lavage.

 

--La description et l'examen minutieux de la tête et de la face comprenant la couleur, la longueur et la densité de la chevelure et des poils de la barbe , le massif nasal, la cavité buccale dont la muqueuse , la dentition et la langue ,les oreilles y compris les régions rétro auriculaires et les conduits auditifs externes ; Les yeux notamment la couleur, la forme et la taille des pupilles :

exemple : un myosis serré en tête d'épingle peut être en faveur à une intoxication aux esters organo – phosphorés, les sclérotiques et le revêtement conjonctival notamment palpébral (pour la recherche d'éventuelles pétéchies à décrire ) ; La présence d'écoulement au niveau des

orifices de la face avec leurs couleur et leur odeur.

 

--Au niveau de la région cervicale : recherche d'une mobilité anormale et contrôle de la présence ou de l'absence d'abrasion ou de toute trace , ecchymose (y compris sous forme de pétéchies) sur toute la circonférence cervicale, dans le cas d'une pendaison il faut rechercher le sillon tout en

précisant sa longueur , sa continuité et son trajet et par suite la trace du noeud .

 

--Au niveau de la région thoracique : déformation ou instabilité éventuelle, aspect des seins, description des mamelons, pigmentation éventuelle, etc.....

 

--Au niveau de la région abdominale : existence d'un ballonnement, présence de pigmentation, de cicatrice, de malformation ou de trace de contusion, etc....

 

--Les organes génitaux, de l'hymen et l'anus, recherche de matériel étranger, de blessure, abrasion, contusion, ulcération , ecchymose notamment à la face interne des cuisses et dans la région péri-anale .

 

--Au niveau des membres : recherche de déformation et mobilité anormales, malformation, traces d'injection et cicatrice, description des faces palmaires, des doigts et des orteils. Prélèvement et curage des ongles.

 

2 – Toutes les blessures y compris abrasion, ecchymose, morsure :

 

Doivent être décrites avec leur forme, leur taille exacte, l'orientation, les pointeurs

et les bords et leur topographie par rapport aux repères anatomiques.

Le pointeur des plaies doit être au besoin rasé. Les signes de réaction vitale autour des plaies, la présence de particules étrangères à l'intérieur et sur le pointeur des blessures (telles que particule de poudre), seront mentionnés sans omettre le descriptif des réactions évolutives telles que décoloration, cicatrisation ou infection secondaire.

Le relevé des ecchymoses et hématomes cutanés et sous-cutanés doit comporter une incision de la peau en regard.

Des prélèvements, des blessures, seront réalisés pour des investigations complémentaires histologiques par exemple.

 

3 – Toute trace récente ou ancienne d'intervention chirurgicale ou de réanimation :

doit être décrite (telles que cicatrice chirurgicale, cicatrice de drainage, mise en place de cathéter intraveineux ou de stimulation cardiaque, etc.........).

 

4 – Avant le début de l'autopsie, lorsque les éléments de l'enquête évoquent une affaire d'ordre sexuel, il convient de s'assurer que tous les orifices du corps ont fait l'objet de prélèvement par écouvillonnage.

 

5 – Relever les empreintes digitales.

 

6 – Vérifier que les prélèvements cutanés en vue de la recherche de résidu de tir ont été effectués lorsque la victime est supposée avoir utilisé une arme à feu

7 – Il faut signaler le cas particulier de l'exhumation, il faut noter l'état du cercueil, des linges, des vêtements, ainsi que tous les éléments relevés habituellement lors d'une levée de corps, en particulier ceux qui peuvent aider à l'identification du coup.

 

En fin, il ne faut pas omettre de pratiquer « des crevées » qui sont des incisions de la peau et des tissus sous-cutanés et musculaires, le long des membres, arrivant jusqu'à l'os, et qui servent à mettre en évidence les ecchymoses profondes.

 

IV/IDENTIFICATION DU CADAVRE :

 

Elle se fera par recherche portant sur la race , le sexe , l’age ,la taille ;dans certains cas la profession , les tares individuelles (malformations congénitales ou acquises ,cicatrices ,tatouages , et les anomalies de la dentition)

  1. La race : est souvent facile à reconnaitre ; plus délicat sera de préciser la nationalité ; l’habillement , la taille des cheveux, de la barbe ,pourront apporter des indications utiles .
  2. Le sexe : sa détermination ne pose pas de difficulté, cependant lorsque la putréfaction a détruit les organes génitaux externes ; il faut se rappeler que l’utérus est un des organes qui résistent le plus à la décomposition putride.
  3. La détermination de l’âge :

-Elle prend toute l’importance quand il s’agit d’un fœtus :

L’âge peut être fixé par l’étude de l’ossification ;le premier centre d’ossification est celui de la clavicule à la fin du premier mois de la vie intra-utérine ;les derniers ou plus exactement ceux qui apparaissent à la naissance sont les noyaux des massifs articulaires du genou :extrémité inférieure du fémur , extrémité supérieure du tibia et le centre osseux d’astragale.(voir conférence de l’infanticide).

d) La taille :

Est aussi un facteur important de l’identification ; il convient de la mesurer à chaque autopsie.

e)Des callosités aux doigts, dans les mains , des bourses séreuses aux genoux, des durillons , des poussières sous les ongles ,peuvent parfois des indications utiles sur la profession du sujet.

f) Remarquons toutes les malformations congénitales ou acquises ;articulations ankylosées ,amputation des membres , des doigts …

recherchons les cicatrices ,récentes ou anciennes suivant leur coloration ,leur forme ;cicatrices opératoires ; hernie ,appendicite, pleurotomie …

plaies diverses ,cicatrices morbides :syphillides, acné…

les tatouages :c’est une pièce d’identité sociale et mentale .

g)les anomalies de la dentition :nombreuses particularités intéressantes : absence de dents ,appareil de prothèse ,carie dentaire ,usure de l’email dentaire par brossage avec prédominance de tel coté permettant de dire si l’individu était droitier ou gaucher .

 

 

V/L’AUTOPSIE PROPREMENT DITE :

 

L'autopsie doit être complète et effectuée d'une façon méthodique, car une autopsie mal faite ne se recommence pas.

L'examen doit porter sur tous les viscères.

Dans certains cas, des analyses toxicologiques sont nécessaires ; il faut faire des prélèvements : sang et fragments viscéraux.

Il y a également intérêt à pratiquer des photographies avant et après déshabillage du cadavre ainsi que des radiographies pour rechercher et localiser des projectiles par exemple.

 

1.Techniques d'ouverture

L'ouverture du corps a pour but une bonne exposition des viscères. Classiquement, on peut pratiquer une grande incision mento-pubienne, puis dénuder le gril costal et, à l'aide du costotome ou de scie électrique, découper un large plastron thoracique, avec désarticulation sterno-claviculaire bilatérale.

Cette méthode permet une bonne exposition des organes thoraco-abdominaux, la recherche aisée des fractures costales et autorise une suture facile en fin d'examen.

--Methode d’incision en Y--

La deuxième technique consiste à faire une incision du milieu du bord inférieur du maxillaire inférieur à la fourchette sternale, puis une incision ovalaire, de l'articulation sterno-claviculaire à la symphyse pubienne, en passant en dehors du mamelon et dans la fosse iliaque, puis en remontant de façon symétrique du côté opposé.

On sectionne ensuite tous les plans de la paroi abdominale, puis le plastron thoracique au costotome. On récline alors l'ensemble de la paroi antérieure, soit de bas en haut ou plutôt de haut en bas, ce qui permet d'éviter de léser les organes médiastinaux.

 

2.Examen général : (Doit être toujours complet)

 

Après incision mento-pubienne, les trois cavités du cadavre : La boite crânienne, le thorax et l'abdomen, doivent être ouvertes plans par plan. En outre le canal rachidien et /ou les cavités articulaires doivent être examinés s'il existe une lésion à ce niveau.

L'examen et la description des cavités doivent comporter la recherche de la présence de gaz, la mesure du volume des liquides ou de sang éventuellement présent ; L'aspect de la face interne des parois ; l'appréciation de la configuration externe des viscères et de leur juste localisation ; la recherche d'adhérence et d'obstruction intra-cavitaire.

L'exploration et la dissection des tissus mous et des muscles de la région cervicale font partie intégrante de toute autopsie médico-légale.

Tous les viscères doivent être examinés et découpés conformément aux règles de la pratique anatomo-pathologique. Si des lésions sont constatées, la technique de dissection pourra varier de celle habituellement suivie, dans ce cas toute modification devra être décrite et documentée.

Toutes les lésions et les blessures seront décrites, taille, localisation, trajet des plaies, profondeur, direction, situation par rapport aux repères anatomiques. Le poids des organes sera relevé.

C.Examen détaillé

 

1.L'extrémité céphalique

 

L'ouverture du crâne nécessite une technique spéciale, on incise le cuir chevelu transversalement (classique incision bi mastoïdienne). On le récline en avant et en arrière. On ouvre alors la boite crânienne à la scie plâtre selon un trait frontooccipital.

 

La technique de dissection doit permettre l'inspection et la description du cuir chevelu ainsi que des tables externe et interne des structures osseuses du crâne et des masses musculaires temporales.

L'épaisseur et l'aspect des structures osseuses et des sutures du crâne, l'aspect des méninges, du liquide céphalo-rachidien (LCR),

les parois et le contenu des artères cérébrales et des sinus doivent être également décrits.

La description des sutures osseuses doit comporter outre la vérification de l'absence de toute anomalie à ce niveau, le contrôle de la charnière cervico-occipitale.

phalo-rachidien (LCR),

On dégage alors le cerveau sans la dure-mère, après section du chiasma optique, de la tente du cervelet, du bulbe ou de la moelle cervicale, le plus bas possible, ainsi que des paires crâniennes.

Il faut rechercher un hématome intracrânien, une hémorragie méningée ou toute lésion. Faire des sections transversales au cerveau (coupes de CHARCOT).

Dans certains cas, notamment pour des investigations plus précises, l'encéphale devra être prélevé en bloc, fixé en totalité, avant de procéder à sa dissection secondaire.

 

une hémorragie méningée ou toute lésion. Faire des sections transversales au cerveau (coupes de CHARCOT).

Les tissus mous et les structures osseuses de la face devront être disséqués seulement si nécessaire et en préservant autant que faire l'aspect esthétique.

 

une hémorragie méningée ou toute lésion. Faire des sections transversales au cerveau (coupes de CHARCOT).

2.La région du cou

Il faut faire une dissection minutieuse des muscles du cou, extraction de l'axe aérodigestif,

et contrôler les vaisseaux et le rachis cervical.

Cette dissection est surtout nécessaire lorsque le cou porte des traces suspectes de

strangulation ou lorsque l'examen du corps est négatif.

 

L'incision va le long du bord inférieur de la mandibule et le long des clavicules.

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Il faut faire une dissection minutieuse des muscles du cou, extraction de l'axe aérodigestif,

et contrôler les vaisseaux et le rachis cervical.

Cette dissection est surtout nécessaire lorsque le cou porte des traces suspectes de

strangulation ou lorsque l'examen du corps est négatif.

 

L'incision va le long du bord inférieur de la mandibule et le long des clavicules.

On rabat les lambeaux et on poursuit la dissection plan par plan : tissus cellulaire sous cutané,

plan musculaire, paquet jugulo-carotidien, thyroïde, larynx, trachée, bouche oesophagienne.

Il faut faire une incision longitudinale des carotides à la recherche d'une éventuelle obstruction artérielle.

rmal>Cette dissection est surtout nécessaire lorsque le cou porte des traces suspectes de

 

strangulation ou lorsque l'examen du corps est négatif.

 

Un oedème de la région glottique ou la présence de corps étranger doit être recherché.

Une dissection des cartilages thyroïde, cricoïde et de l'os hyoïde doit être faite en cas d'asphyxie mécanique par pendaison ou strangulation à la recherche d'une fracture ecchymotique, d'où le caractère vital de ces lésions.

 

3.Le thorax

 

--Examen des culs-de-sac pleuraux. Noter l'existence de brides, la nature et le volume d'un éventuel épanchement.

--Examen externe du péricarde.

 

--Incision du sac péricardique. Rechercher un épanchement et noter également la nature et le volume.

--Prélèvement du coeur en incisant le plus haut possible les gros vaisseaux de la base (VCS, aorte et artère pulmonaire) et VCI le plus bas possible.

Recueillir le sang contenu dans les cavités cardiaques en vue d'analyses toxicologiques, peser le coeur.

--Ouverture des cavités cardiaques, en examinant l'aspect, et l'épaisseur des

différentes parois, la souplesse et l'étanchéité des valves cardiaques, les piliers et les cordages, et l'aspect de l'endocarde.

--On examine, les artères coronaires en les disséquant à partir des ostiums aortiques ou en les sectionnant transversalement tous les 5mm à partir de leurs origines et à chaque niveau on apprécie l'état de la lumière artérielle, l'étendue des sténoses, la présence d'une thrombose, d'une hémorragie pariétale ou d'une dissection.

 

--L'aorte doit être examinée depuis son orifice et ensuite jusqu'à l'aorte descendante à la recherche d'athérome, calcification, anévrisme et dissection ...

 

--Dans le cas particulier où l'on suspecte une embolie gazeuse, il faut sectionner les vaisseaux après ligature et ouvrir les cavités cardiaques sous l'eau, de façon à mettre en évidence une embolie gazeuse.

ast-language: EN-US;mso-bidi-language:AR-SA'>--On examine, les artères coronaires en les disséquant à partir des ostiums aortiques ou en les sectionnant transversalement tous les 5mm à partir de leurs origines et à chaque niveau on apprécie l'état de la lumière artérielle, l'étendue des sténoses, la présence d'une thrombose, d'une hémorragie pariétale ou d'une dissection.

--Si l'on suspecte une embolie pulmonaire, il faut inciser longitudinalement l'artère pulmonaire et ses branches à partir du ventricule droit. Le caillot vital est adhérent aux parois, alors que le thrombus post mortem part facilement au lavage et devient cassant lorsqu'il est plongé dans le formol.

--Il faut également, dégager les poumons en libérant les adhérences pleurales et en sectionnant les hiles,

 

Noter l'aspect extérieur des poumons : emphysème, tâches de TARDIEU.

Sectionner le parenchyme à l'aide du couteau, noter l'aspect des tranches de section : congestion, oedème, puis emphysème, disséquer la trachée, les bronches souches et les bronches secondaires à la recherche d'un corps étranger, d'aliment en cas de fausse route ou autres indices tels que les algues en cas de noyade dans l'eau de mer.

 

nne à la scie plâtre selon un trait frontooccipital.

4.L'abdomen :

 

--Examen de la cavité péritonéale en précisant la présence d'un éventuel épanchement sanguin, dont il faut chercher la cause ; liquidien séreux ou purulent.

-Prélèvement du tube digestif entre deux ligatures, ouverture de l'estomac selon la petite courbure. Noter l'importance et la nature du contenu gastrique et l'état de la digestion et éventuellement faire un prélèvement du contenu gastrique pour analyse toxicologique.

--Le foie doit être enlevé délicatement. Il pèse en moyenne 1400 g. Faire des coupes et des prélèvements pour examen histologique.

 

--On prélève les reins avec les surrénales que l'on sépare ensuite. On les coupe longitudinalement. Noter l'aspect des tranches de section. Rechercher une éventuelle hémorragie surrénalienne.

 

Prélèvement de la rate.

--On peut alors examiner la colonne vertébrale, rechercher des ecchymoses le long du psoas, des fractures du bassin et du rachis.

 

5.Le petit bassin

 

--Sonder la vessie, prélever les urines pour analyse toxicologique.

--Récliner l'intestin vers le haut après ligature du rectum.

 

Inciser le péritoine le long du détroit supérieur, décoller le péritoine pariétal.

--Pratiquer la symphyséctomie. Inciser l'utérus en rasant le détroit inférieur.

On peut alors remonter tout le bloc génito-rectal par la cavité abdominale et pratiquer un examen munitieux des organes : Hymen, vagin (après incision latérale jusqu'au col de l'utérus), culs –de-sac utérins et ovaires.

Cet examen doit être particulièrement minutieux dans les cas de suspicion d'avortement criminel ou chez une femme enceinte.

 

6.Le squelette

 

L'examen de la cage thoracique, du rachis et du bassin fait partie intégrante de l'autopsie médico-légale de routine. Si dans un cas particulier de décès d'origine traumatique, l'autopsie nécessite une dissection des quatre membres, celle-ci doit si possible être complétée par des investigations radiologiques .

 

VI/ CAS PARTICULIERS :

 

1 /AUTOPSIE APRES DECES PROVOQUES PAR DES COUPS ET BLESSURES :

Les coups et blessures sont provoqués ; soit par des instruments contondants, soit par des chutes du corps humain faites de différentes hauteurs ; soit par écrasements etc….

a)Autopsie pour un traumatisme crânien ayant entrainé la mort :

1-Commémoratifs :IL s’agit d’un individu qui s’est fracturé le crane , soit par précipitation d’un lieu élevé ou à la suite d’une chute accidentelle , soit par suite d’un coup violent reçu sur la tète.

2-Examen des organes : - en plus des plaies ,ecchymoses , contusions ,relevées sur les membres et le corps , on trouvera souvent des blessures sur les téguments de la face et du cuir chevelu.

--On trouvera des foyers de fractures siégeant sur la voute crânienne ou sur la base du crane.

Les fractures de la voute indiquent toujours une violence directe ,les fractures de la base sont la marque d’une action indirecte .

--Blessures des méninges et de l’encéphale :

 

a) contusions cérébrale et broiement de la matière cérébrale :pouvant exister sans fracture du crane ; se caractérisant par de petits points rouges correspondant à des ruptures vasculaires de la corticale .ou par des plaques rouges superficielles de peu d’étendue ,

le broiement de la substance cérébrale est l’ultime stade des contusions ; qui forme une bouille rouge brun : mélange de matière cérébrale et de sang .

b)les hématomes exta duraux :

provenant de la rupture de l’artère méningée moyenne ,soit au niveau du tronc ,soit au niveau de ses branches ; le siège de l’épanchement est pariétal , se prolongeant en avant ;en bas ou en arrière suivant le cas .l’ hématome occupe la zone décollable de Gérard Marchant ;ce dernier est constitué du sang coagulé .

NB : ne pas oublier que la rupture de la méningée moyenne peut s’observer sans fracture de la région temporo – pariétale.

c)les hématomes sous duraux :

provenant de la rupture traumatique des vaisseaux pie mériens ou cérébraux., se coïncident le plus souvent avec des fractures du crane .

--- par fois on se trouve en présence d’un foyer hémorragique intra crânien , sans fracture du crane ni autres signes de contusion bien marqué des téguments .

En faveur d’une hémorragie cérébrale traumatique : trace de violence crânienne externe et interne.

En faveur d’une hémorragie cérébrale pathologique ou spontanée :lésions artérielles cérébrales , lésions organiques rénales et cardiaques , un seul foyer hémorragique isolé au lieu d’élection.

b)Autopsie après décès provoqué par armes blanches :

Il s’agit d’un individu qui porte les traces de un ou plusieurs coups de couteau ;c’est un crime plus rarement un suicide.

Blessures par instruments tranchants : les plaies produites sont des solutions de continuité , par fois des pertes de substance.

Ces plaies ont une direction linéaire, leur longueur l’emporte sur la largeur ;le début se marque par la netteté de la section , la terminaison par une section de plus en plus superficielle des tissus .

Du reste l’aspect sur des bords change avec la direction de l’instrument, suivant l’obliquité du coup ; de même la profondeur de la blessure est variable : très profonde , elle atteindra les organes ; plus superficielle , elle pourra atteindre des vaisseaux importants et entrainer des hémorragies mortelles.

 

 

Blessures par instruments piquants :

Elles proviennent d’un homicide , plus rarement d’un suicide , plus rarement encore d’un accident.

Dans le suicide :

Le sujet se frappe dans la région cardiaque : il peut s’ouvrir le ventre (comme au Japon)

Ne pas oublier que les aliénés peuvent s’enfoncer dans le cœur de fins stylets, des aiguilles etc. .

L’orifice d’entré est imperceptible, plus ou moins effacé par la putréfaction.

Dans le crime :

 

Il est facile de prouver que certaines blessures n’ont pu être faites que par un tiers ; plaies multiples dans le dos ; à direction telles que la victime n’a pu les réaliser elle – même.

c)Autopsie après décès par arme à feu :

Il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide ; l’Il s’agit d’un meurtre ou d’un suicide ; l’accident est beaucoup plus rare.

L’examen externe du cadavre doit être aussi complet que possible, ainsi l’étude des orifices d’entrée et de sortie des projectiles.

On doit :

 

Repérer les tâches de sang (giclures) sur toute la surface du corps.

--Décrire minutieusement les plaies correspondant aux orifices d'entrée et de sortie des projectiles en mentionnant leur localisation par rapport aux repères anatomiques et leur distance par rapport à la plante des pieds et parfois à la crête iliaque ou aux ischions.

-- Rechercher des marques de pression de la bouche du canon sur le revêtement cutané, les traces de poudre, de brûlure ou de résidus de tir.

--pratiquer un examen radiologique avant et / ou pendant les opérations d'autopsie si nécessaire.

-- Déterminer et matérialiser le trajet et trajectoire des projectiles sous trois angles (frontal, sagittal, transversal).

--Prélever le revêtement cutané situé au pourtour de l'orifice d'entrée et le conserver au froid pour recherche de résidus de tir.

--Tout corps étranger, projectile, fragment de projectile, grain de plomb, seront prélevés, mis sous scellés pour faire l'objet d'investigation balistique.

 

 

En faveur d’un suicide :

Les lésions ont leur zones de prédilection : pour les droitiers la tempe droite , pour les gauchers la tempe gauche , pour tous le front , la bouche , la région précordiale , plus rarement l’abdomen ;

Le coup est toujours tiré à bout portant ; tres souvent le canon de l’arme appuyé sur les téguments d’où la présence de tatouage sur la peau par incrustation de grains de poudre , brulure autour de l’orifice d’entrée.

Enfin dans le suicide , le coup est souvent unique et mortel.

d)Autopsie après écrasement :

Il peut s’agir d’un accident, le plus souvent parfois d’un suicide.

Ce sont de grosses lésions : fractures, délabrements, éclatements d’organes.

En faveur d’un suicide :

Il est presque impossible de le dire, sauf dans certains cas d’espèce, tels que celui de ce désespéré qui va placer son corps sur le rail du chemin de fer.

En faveur d’un crime :

Il faudra pourtant penser à un écrasement post mortem, c'est-à-dire à un écrasement simulé.

Dans ce cas nous rappelons que les plaies produites sur un cadavre ne saignent pas et l’expert averti trouvera sur le sujet la lésion mortelle étrangère à l’écrasement.

2/ Autopsie d’un cadavre carbonisé :

La carbonisation est une brûlure, généralement thermique, de 4éme degré elle donne au cadavre certains points particuliers.

--Une réduction du volume et du poids du corps pouvant donner à un cadavre d'adulte la taille de celui d'un adolescent, voire d'un enfant.

-- Une rétraction des tissus, qui découvre les dents et provoque par la flexion des segments de membres qu'elle entraîne des attitudes trompeuses de "lutte " ou de " défense " .

--Des déchirures et fractures spontanées pouvant aboutir à une ouverture des cavités crâniennes ou thoraco-abdominales.

La peau est noirâtre, protége les plans musculo-aponévrotiques qui sont souvent bien conservés.

La découverte d'un cadavre sur les lieux d'un incendie peut poser le problème de l'étiologie du décès : Mort naturelle ? Accident ? Suicide ? Homicide ? Et de la chronologie du décès par rapport à l'incendie.

Le diagnostic médico-légal de mort par incendie est parfois difficile. Les brûlures ne sont pas constantes et la détermination de leur survenue pré-mortem n'est pas toujours aisée, notamment en cas de carbonisation.

La présence d'une quantité suffisante de monoxyde de carbone est un signe vital très fiable, car ce gaz ne pénètre jamais en quantité notable dans le sang d'un cadavre.

La constatation macroscopique de brûlures des muqueuses linguale et pharyngée et d'une spume rosée mêlée de suie dans les voies respiratoires supérieures et même inférieures est typique de la mort par incendie.

De même, l'histopathologie des voies aériennes est un apport diagnostique de très grande valeur (nécrose plus au moins profonde de la muqueuse trachéale souvent associée à des dépôts de suie dans la lumière).

3/L’autopsie après décès par pendaison :

L’examen externe trouve tous son importance :

Le visage :Le plus souvent est pale ;par fois bleuâtre lorsque le nœud du lien est appliqué sur le coté du cou .

Les paupières sont entrouvertes avec pointillés hémorragique sur elles et sur les conjonctives : les pupilles sont dilatées.

Des narines , sort de la spume , de la bouche ,une écume rosée.

On a représenté les pendus avec la langue pendante hors de la bouche ; c’est l’exception ; la langue porte souvent des traces de morsures.

Les oreilles sont cyanosées ; alors que la face est pale.

Sur le cou se trouve le sillon imprimé par le lien suspenseur ;l’allongement du cou est très rare et ne s’observe guère que sur les pendus restés longtemps suspendus

Les bords de ce sillons sont oedématiés , ecchymotiques lorsque la pendaison a eu lieu pendant la vie ;

 

Sur la poitrine, sur l’abdomen on peut trouver des ecchymoses pointillées.

Les organes génitaux seraient parfois turgescent ;

On relève sur les membres des traces de violences produites pendant les convulsions agoniques, des lividités avec cyanose sous-unguéale ,et de petites ecchymoses purpuriques.

 

 

L’examen interne :

Il doit porter sur le cou qu’on dissèque complètement par une incision médiane avec deux lambeaux latéraux que circonscrivent deux incisions , une sur le bord inférieure du mandibule ;la seconde au dessus de la clavicule , on doit rechercher sur la peau , les aponévroses les muscles les vaisseaux , sur la trachée sur la colonne vertébrale , la trace du lien de la pendaison.

Il faut enlever la trachée avec le larynx ; les bronches et les deux poumons , pour les examiner en détail.

Les fractures de l’os hyoïde et des cartilages laryngés (cartilage thyroïde) sont fréquentes ; rechercher les épanchements sanguins entre les fragments pour leur reconnaitre un caractère vital.

La trachée et les bronches sont congestionnées ;les poumons sont affaissés , avec des taches ecchymotiques de TARDIEU .

Le foie ; les reins sont congestionnés ;

Rechercher en avant de la colonne vertébrale l’ecchymose retro – pharyngienne de BROUADEL et

VIBRET,(elle n’est pas constante).

Il reste à savoir s’il ya eu suicide ou crime ?

En faveur d’un crime :

La pendaison homicide est rare.

Il s’agit le plus souvent de pendaison simulée.

Dans ce cas on trouvera toujours ,des blessures indépendantes de la pendaison, blessures à caractère vital ayant pu entrainer la mort ; qui n’a pas été une mort par asphyxie.

Les lésion du rachis , les fractures de la colonne vertébrale ; l’écrasement de la trachée ; enfin un sillon plutôt horizontal qu’oblique , sont en faveur d’un homicide.

 

En faveur d’un suicide :

un sillon oblique de bas en haut , et la mort est secondaire à l’asphyxie.

4/l’autopsie après décès par strangulation :

la strangulation est la compression du cou par un lien ou par la main qui enserre ; soit tout le cou , soit sa partie antérieure.

L’examen externe :le visage est tuméfié ; avec piqueté hémorragique de la face ; des conjonctives , du cou et de la poitrine,les yeux sont injectés , énormes et ouverts ; la langue est gonflée ; venant faire saillie entre les dents.

L’examen interne :apres dissection du cou ; avec attention on trouvera , des lésions musculaires ; des suffisions sanguines dans les espaces cellulaires ; des fractures du larynx ,de la trachée de l’os hyoïde ; fractures plus fréquente et plus importantes que la pendaison , on recherchera l’ecchymose rétro-pharyngée , en arrière du larynx ;

 

On trouvera ainsi des lésions vasculaires : rupture des tuniques internes et moyennes des carotides (lésion d’AMUSSAT), et parfois des lésions du rachis ; torsions , luxations , principalement au niveau de l’atlas et de l’axis .

5/Autopsie après décès par suffocation :

La suffocation est une asphyxie provoquée par un arret de la ventilation pulmonaire.

L’examen externe :la tete et le cou ont une teinte violacée , avec des petites hémorragies ponctuées ; les conjonctives et les lèvres présentent des ecchymoses noiratres assez caractéristiques .

On relève autour de la bouche et du nez les traces de violence .

L’examen interne :

La suffocation étant une anoxémie ; on trouve un sang liquide , de couleur foncée ;on peut trouver le ou les corps étrangers qui ont provoqué l’asphyxie.

Lorsqu’il y a eu occlusion des voies aériennes ; les poumons sont pales ou exangues avec des petites taches noiratres.

En faveur d’un crime :

La mort a été le plus souvent produite par occlusion directe des voies aériennes ; on trouvera dans la bouche et les voies aériennes des débris de tampon , autour de la bouche des empreintes de doigts , des coups d’ongles , l’aplatissement du nez .

6 /Autopsie après putréfaction :

 

 

La présence d'un état de putréfaction n'enlève en rien la nécessité d'une autopsie complète. L'identification peut dans de tels cas s'avérer problématique :

-- les investigations radiologiques permettront d'exclure ou de mettre en évidence des fractures osseuses, la présence de corps étrangers tels que projectiles, prothèses...

--Nécessité de procéder à une dissection systématique de toutes les cavités du corps.

-- Les investigations toxicologiques notamment la détermination de l'alcoolémie devront être réalisées mais interprétées avec précaution.

 

 

7/ Autopsie d’un nouveau né :

 

L'autopsie du nouveau-né revêt quelques caractéristiques particulières. Elle est centrée sur la question de savoir si l'enfant a respiré ou non.

1.L'examen externe est très important

-- Il permet de noter – le sexe, le poids, le périmètre crânien, les diamètres antéro-postérieurs et le bi-pariétal de la tête.

--Il permet d'examiner la surface cutanée, l'enduit sébacé ; le développement des ongles (qui, à terme, dépassent légèrement la pulpe des doigts).

-- Le cordon, sa longueur, l'aspect de son extrémité, déchiré avec ou sans ligature.

--Les traces de violence externes.

-- Le périmètre thoracique, l'importance de la bosse séro-sanguine et sa localisation.

--La cavité buccale et les conjonctives.

La région péribuccale et du nez doit être examinée en cas de suspicion d'une asphyxie mécanique par suffocation (exemple main ou autre) avec recherche des ecchymoses.

2. L’examen interne

On pratique les mêmes incisions que chez l'adulte mais quelques points particuliers sont à préciser.

-- La perméabilité de la veine ombilicale, jusqu'à la veine porte,

--Examen minutieux du cou ;-

-- Prélèvement du thymus (qui pèse environ 15g) ;

--Ablation des poumons après ligature de la trachée, afin de pratiquer les épreuves de docimasie pulmonaire hydrostatique.

Cette épreuve est destinée à apprécier si l'enfant a respiré ou non.

Si le nouveau-né a respiré les poumons entiers flottent dans l'eau, et un fragment de poumon continue à flotter, même après écrasement entre deux doigts.

Si le nouveau-né n'a pas respiré, les poumons immergés coulent au fond d'eau.

Une cause d'erreur réside dans la putréfaction : Des bulles de gaz putrides peuvent causer une fausse dilatation des poumons qui flottent alors dans l'eau.

Une autre cause d'erreur peut être dans la carbonisation : la formation de bulles gazeuses donne au poumon n'ayant pas respiré un aspect pseudo-alvéolaire, alors que le poumon ayant respiré montre un aplatissement des alvéoles et une rétraction des bronches.

L'examen microscopique est alors indispensable pour renseigner sur la respiration, et sur un état éventuellement pathologique des poumons.

 

 

 

VI/ LES PRELEVEMENTS MEDICOLEGAUX :

 

Les différents prélèvements effectués au cours de l'autopsie, qu'ils soient à visée toxicologique, histologique ou génétique, doivent être effectués en double exemplaire, obligatoirement étiquetés de façon précise et mis sous scellés.

Ces prélèvements seront conservés avec toutes les précautions d'usage, sans limitation

de durée.

A.Les prélèvements pour investigation toxicologique

1.Sang

-- 5 à 10ml de sang veineux périphérique prélevé au niveau d'une veine fémorale ou sous-clavière sur fluorure de sodium dans un flacon en verre avec capsule de téflon et bouchon à vis pour détermination quantitative.

 

--10 à 30ml de sang intracardiaque prélevé dans un flacon ou tube sec fermé par une capsule de téflon et un bouchon à vis pour détermination qualitative.

--En cas de suspicion d'intoxication par des produits volatils (solvant, gaz anesthésiants, Fréon, etc) ; prélever plusieurs échantillons de 1ml de sang périphérique repartis chacun dans un flacon de 5ml en verre fermé avec une pastille de Téflon transperçable par une aiguille.

2.Urines

--20 à 50 ml dans un flacon en verre sec sans conservateur et fermé par une capsule de Téflon et un bouchon à vis.

3.Contenu gastrique

50ml (en précisant le volume total mesuré au cours de l'autopsie dans un flacon en verre sec sans conservation fermé avec une capsule de Téflon et en bouchon à vis.

4.Autres

D'autres prélèvements peuvent être faits pour une analyse toxicologique tels que :

--bile---

-- Humeur vitrée ce prélèvement permet en outre la détermination de l'heure

de la mort, le dosage de l'alcool et des médicaments...

--Viscères : 10 à 20g des principaux viscères (cerveau, foie, rein, coeur, poumon) peuvent être prélevés dans un flacon sec sans conservateur ni alcool ni formol.

-- Les cheveux : une analyse toxicologique peut être faite sur une mèche de cheveux, dont l'intérêt est de dépister une prise de toxique même ancienne.

B.Les prélèvements pour examen anatomopathologique

En médecine légale, l'étude des organes comporte deux étapes complémentaires

--L'examen microscopique réalisé secondairement au laboratoire sur les fragments d'organes prélevés et conservés à cet effet.

-- L'examen microscopique requiert une préparation technique rigoureuse des tissus, et donc dès l'autopsie, d'importantes précautions.

1.Que faut-il prélever au cours de l'autopsie :

Le médecin légiste doit systématiquement prélever tout organe anormal et toute zone suspecte présente sur un organe, en veillant dans ce dernier cas, à effectuer également un prélèvement dans une zone voisine normale de l'organe afin d'avoir une base de référence.

S'il n'existe aucune anomalie à l'examen macroscopique, il est néanmoins nécessaire d'effectuer des prélèvements systématiques : coeur, poumon, foie, rein, rate dans un but conservatoire.

En l'absence de cause évidente de la mort, une étude microscopique des organes est parfois nécessaire (par exemple dans la mort subite).

Au cours de toute

autopsie, il faut penser aux suites que le magistrat pourra donner à cette affaire et

prélever largement quitte à détruire secondairement les prélèvements inutiles.

2.Comment prélever

Le coeur, le cerveau et le larynx doivent être normalement prélevés en entier, qu'ils présentent ou non des lésions à l'examen macroscopique autopsique.

Le cerveau est extrait avec précaution de la boite crânienne rincé délicatement pour le débarrasser du sang, pesé, puis mis dans le formol à 10%.

Il ne doit jamais être coupé à l'état frais dans ce cas.

Le coeur est ouvert selon une technique précise, rincé pour le débarrasser des caillots post mortem, pesé, puis fixé dans le formol.

En ce qui concerne les autres viscères et tissus, seul un ou plusieurs petits fragments de 2 cm3 environ seront prélevés systématiquement ; Les bordures des plaies, un fragment cutané pour rechercher une pigmentation de la peau.

3.Comment conserver les fragments :

Les prélèvements doivent toujours êtres conservés dans une solution de formol à 10% et placés dans un récipient suffisamment grand (Le volume de la solution de formol doit être au moins 10 fois supérieur à celui des fragments ou organes prélevés).

Il faut également utiliser des bocaux à large ouverture.

Le formol modifie l'aspect des tissus, aussi est –il conseillé de marquer la zone anormale macroscopiquement de façon à ce qu'elle puisse être parfaitement retrouvée au laboratoire.

4.Devenir des prélèvements :

Au laboratoire d'anatomopathologie, les prélèvements subissent plusieurs étapes techniques avant d'être inclus dans un bloc de paraffine, des coupes fines de 5μ seront effectuées, colorées et examinées au microscope optique.

Les blocs sont conservés plusieurs années ainsi que les prélèvements pour éventuel réexamen ou

contre expertise.

5.Ce qu'il ne faut absolument pas faire

--Prélever simplement un fragment du coeur ou du cerveau, l'organe doit toujours être prélevé en entier.

--Mettre un organe ou un fragment d'organe dans le formol sans l'avoir préalablement dans des récipients trop petits ou à ouverture trop étroite ou encore dans une quantité insuffisante de formol.

-- Oublier de fixer une étiquette avec la référence sur les prélèvements.

C.Prélèvements biologiques pour détermination des marqueurs génétiques

--Un échantillon de sang périphérique ou intra-cardiaque de 10ml sur tube sec en plastique ou non fermé hermétiquement par un bouchon à vis.

--Un prélèvement du muscle strié frais de la taille d'un dé à coudre dans un flacon en plastique fermé hermétiquement par un bouchon à vis.

--Un prélèvement intra-vaginal par écouvillonnage multiple notamment au niveau du col utérin et des culs de sac vaginaux.

-- Prélèvement anal par écouvillonnage multiple.

--Prélèvement intra-buccal par écouvillonnage multiple notamment au niveau de la région vestibulaire, le long des arcades des alvéoles dentaires.

--Recueil de tous poils étrangers trouvés sur le corps et notamment au niveau de la région pubienne.

--Prélèvement d'une trentaine de cheveux par arrachage.

--En cas de corps putréfié ou partiellement découpé, prélever de la moelle osseuse au niveau de la cavité médullaire d'un os long, un fragment de cartilage chondro-costal ou tout fragment de tissus viscéral le moins putréfié possible.

--Tous les prélèvements seront conservés au frigidaire à – 4° C pour une durée inférieure à 24h et au delà au congélateur à – 20°c.

Conclusion :

Le médecin est le seul technicien actuellement jugé capable d'examiner un cadavreou un blessé et d'en tirer des conclusions utiles. L'autopsie est utile à la justice, à la médecine et à la société elle-même.

ORGANES

POIDS(g)

LONGUEUR(cm)

LARGEUR(cm)

EPAISSEUR(cm)

coeur

280GR

9CM

10CM

 

thyroide

25à 3O

4

7

2

encephale

11 00à1300

 

 

 

estomac

 

20 -28

7- 10

10-13

foie

1500 à 1800

25-30

20

5 -7

hypophyse

50

 

 

 

Ovaire

7 - 9

3

15mm

10mm

pancreas

6O - 80

15

4CM

2CM

Poumons

Droit : 400à650

Ghe :350à 600

25

16

10

Prostate

20

2

3

10

Rate

150

14

6 à 10

3 à 4

Reins

Drt :110

Ghe :140

11

5 à 6

3 à 4

Surrénale

7

5 à6

2 à 3

15mm

testicule

16

 

 

 

Thymus

Naiss :13

13ans : 35

6

2

1

 

 

 

 

 

 

Tableau 1

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE :

---Traité de médecine légale :Jean –pol Beauthier (p 85 à 150)

---color atlas of the autopsy :scott A V agener ;

--- autopsy pathology : Philip c ursell (2nd edition)

---Technique de pratique d’autopsie:rossy gustaph (GALLICA)

---autopsie conférence du dr Zouhir khemakhem (faculté de sfax tunisie 2008)

---la pratique de l’autopsie pour l’etudiant et le praticien :G ;DOGIN ,J MONTPELLIER p witas

L’AUTOPSIE MEDICO LEGALE
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M
Une source très riche en informations.. c'est très intéressant.. ce n'est pas comme le cours d'externat qui est trop vide ( une feuille et quelques lignes :P ) ..
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